Der March For Freedom ist mit seinen politischen Forderungen gegen das Migrations- und Grenzregime der EU von Straßburg nach Brüssel marschiert, wo sich 400 Aktivist*innen in einem transnationalen Action Camp vernetzt haben.
Die Unterzeichnerstaaten der Schengener Abkommen von 1985 und 1990 rühmen sich, die Grenzkontrollen an ihren gemeinsamen Grenzen abgebaut zu haben. Doch die daraus entstandene Bewegungsfreiheit gilt nicht für alle Menschen in der EU. Um in aller Öffentlichkeit dagegen zu verstoßen, sind Geflüchtete, Sans-Papiers, Migrant*innen und andere Aktivist*innen aus Mitglied- und Nachbarstaaten der EU vom 20. Mai bis zum 20. Juni 2014 etwa 500 KM von Straßburg nach Brüssel marschiert. Ihr Protestmarsch hat die Staatsgrenzen zwischen Frankreich, Deutschland, Luxemburg und Belgien in einer Aktion kollektiven Ungehorsams erfolgreich überschritten, nachdem im Herbst 2012 ein Protestmarsch von Würzburg nach Berlin die innerdeutschen Grenzen der Residenzpflicht gebrochen hatte.
Für das einwöchige Action Camp in Brüssel haben sich etwa 400 Menschen versammelt, die ihre Erfahrungen austauschen, sich vernetzen und über die Zukunft diskutieren. Die transnationale Phase der Bewegung ist in vollem Gange…
Géraud, tu as déclaré faire cette marche en l’honneur de tes camarades qui luttent chaque jour contre les frontières de l’UE aux enclaves espagnoles Melilla et Ceuta.
En novembre 2012, après avoir survécu plusieurs mois cachés dans la forêt, j’ai décidé avec une quarantaine de camarades de rejoindre la cote espagnole. Nous avons fait notre attaque à six heures du matin pour distraire la vigilance des forces de l’ordre marocaines et espagnoles. Pendant que nous nagions, la police espagnole est arrivée est s’est mise à tirer sur nous avec des balles blanches, ce qui a crevé les pneus dont s’aidaient plusieurs camarades pour la traversée. Deux d’entre nous, un Sénégalais et un Ghanéen, se sont noyés. La police espagnole nous a arrêtés et remis à la police marocaine qui nous a refoulés à la frontière algérienne. Alors que nous avions réussi à atteindre les eaux espagnoles, personne n’a finalement pu rejoindre la cote espagnole.
Pendant les trois années que j’ai vécu sur le territoire marocain, j’ai été témoin et victime de cette injustice cruelle. C’est pour cela que je me bats pour dénoncer cette cruauté des humains envers les humains afin que nous, les survivants, et les autres humains ne permettons plus qu’une telle injustice se répète.
Imad Soltani, deux de tes neveux ont “disparu”. Tu accuses l’UE et ses pays membres d’être responsables de la disparition et du décès de personnes tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’UE.
Je travaille contre les politiques mises en oeuvre par l’UE pour protéger ses frontières. En réalité, ces politiques servent à tuer des êtres humains. Ce système ne respecte pas les droits de l’Homme: chaque jour, de nombreuses personnes meurent dans la Méditerranée et tout le monde le sait. Ce n’est pas la justice qui compte, c’est l’argent – et combien d’argent!
Je vous donne deux exemples concrets de cette injustice:
Nous avons comptabilisé 501 personnes de Tunisie disparues quelque part sur la Méditerranée. Pourtant, les frontières sont équipées de caméras et de haute technologie! Néanmoins, les autorités nationales et européennes refusent de répondre aux demandes des familles des disparus.
Un autre exemple: Le 6 septembre 2012, un bateau avec 138 personnes a fait un appel de secours tout près de l’île de Lampedusa. Les policiers sont arrivés mais ont refusé de sauver le bateau en détresse. 80 personnes se sont noyées, 56 ont pu se sauver par la nage et nous ont révélé cette histoire.
Pour nous, une seule solution: Ouvrez les frontières!!!
Maherzia Raouafi, cela fait plus de trois ans que tu es à la recherche de ton fils “disparu”.
Nous sommes ici pour faire un appel à l’aide urgent pour retrouver nos enfants disparus et apprendre la réalité. Mon fils, Mouhamed Raouafi, qui a maintenant 21 ans, est arrivé à Lampedusa, en Italie, le 14 mars 2011. Nous en sommes certains, car mon autre fils lui a parlé au téléphone après son arrivée. 28 jours après son arrivée, nous l’avons vu dans le journal télévisé allemand: j’y ai vu mon fils parler à la presse et dire «Je ne retournerai pas en Tunisie! Je reste ici!». Dans la vidéo, on les met dans un bus. Nous voulons savoir quel est ce bus et où ils ont été conduits.
Nous avons les numéros de téléphone des 47 personnes qui ont fait la traversée avec lui mais ils ne répondent pas à nos appels. C’est impossible: il n’y en a même pas un qui répond à sa mère!
Nous avons un dossier avec toutes les preuves: les vidéos, les experts. Que les gouvernements italiens et tunisiens nous rendent nos enfants immédiatement!
Abdul Aziz, tu es à Bruxelles avec 200 familles syriennes. Tu y as rencontré la Marche Pour la Liberté dans son Action Camp.
Nous demandons au gouvernement belge d’annuler le règlement Dublin.
J’ai essayé le Liban, l’Égypte et l’Algérie. Partout, le même problème: On refuse de nous donner des papiers et du travail. Au Maroc aussi, il nous est impossible de vivre. Alors nous avons rejoint l’Espagne par Melilla. Mais la situation y est mauvaise. Nous avons donc rejoint la Belgique. Mais ici aussi, on ne nous a pas donné de papiers.
À Paris, le ministre de l’intérieur a annulé le règlement Dublin pour 165 personnes de Syrie et leur a donné des papiers. J’ai demandé à la Belgique de faire la même chose pour les 200 – 300 familles dont je fais partie!
Nadji Kokou, why did you choose to leave the We Are Here movement in Amsterdam for six weeks and take part in this action of collective disobedience against the borders of the EU?
My motivation for this March is that I have been suffering for a long time in the Netherlands: For two and a half years I have not been allowed to cross the borders, nor to get any basic human right, like shelter, medical care, right to work, right to education. I felt myself like garbage. This is how garbage feels.
I took this march as a serious challenge for myself and for my brothers and sisters. At the beginning I was a bit scared, but I am supposed to do this to get my rights, my freedom and my hope! Because I am
a human being! When I crossed the first border, the one between Kehl and Strasbourg, I felt my life was coming back! After this, I had more energy to cross the next borders to reach Brussels and send our messages to the European Parliament and to the people of Europe: Stop racism, stop discrimination! Respect us like human beings because people are one!
Now, in Brussels, I am very happy because we are all together, many refugees and supporters, and I hope that all the time we are going to fight like this together! Because we have a dream! We are one! One family, one humanity! We need a friendly and peaceful world together! No class, no ethnicity, no tribes! Jamais, jamais, jamais fatigué-e-s!
Riadh, tu t’es engagé pendant des mois à Berlin dans la préparation de ce projet transnational…
Pour moi, la marche m’a donné la possibilité de relier les activités transnationales et locales, puisque c’est trop important qu’on lutte ensemble les prochaines années. On a besoin de la masse, puisque dans tous les pays européens, il y a des refugiés et sans-papiers qui essayent de s’organiser. La Marche vers Bruxelles nous a donné la possibilité d’échanger les idées et de voir comment on peut travailler ensemble dans le futur.
Le fait de marcher plus de 500 kilomètres ensemble est une forte image pour nos luttes. C’est pour cela qu’on va essayer de continuer ce genre d’actions. Il y a une idée maintenant d’organiser une marche de l’Italie vers l’Allemagne où on va essayer de se concentrer sur les règlements Dublin en soulignant que la liberté de circulation est notre droit. Ce genre d´actions nous donne la possibilité d´aider les réfugiés à quitter l’Italie pour se rendre au nord de l’Europe et il n’y a aucune force qui peut nous stopper…… break isolation!!!!!!
Ali, avec le groupe “Lampedusa in Hamburg” tu revendiques l’application du paragraphe 23 de la Aufenthaltsgesetz (loi relative au permis de séjour).
Nous venons de la Libye où la guerre de l’OTAN a détruit notre vie en 2011. Pourquoi ne sommes-nous pas venu-e-s ici avant 2011? C’est parce que c’est la guerre qui nous a fait fuir. La guerre à laquelle l’Allemagne a participé. L’Italie nous a donné des papiers selon la circulaire de régularisation des réfugié-e-s de Libye du premier ministre italien et nous a dit de partir au Nord. Mais ici, en Allemagne, nous n’avons pas le droit de travailler, ni de vivre.
Le paragraphe 23 est une loi qui donne la possibilité à l’autorité suprême d’un Bundesland d’octroyer le droit de séjour (Bleiberecht) à un groupe, par exemple au groupe “Lampedusa in Hamburg”, en incluant le droit de travail, l’accès à la santé etc.
Alors que à Hamburg et à Berlin nous luttions depuis un an et demi pour l’application de ce paragraphe, c’est aux réfugié-e-s syrien-ne-s qu’il a été appliqué très récemment. Il est tout à fait possible d’appliquer ce paragraphe à nos deux groupes, mais les politiques sont hypocrites et refusent de le faire. Cela fait trois mois qu’un parti du Bundestag a demandé l’application de ce paragraphe, ce qui nous a donné beaucoup d’espoir, mais le Sénat de Hamburg a de nouveau refusé. Mais nous gardons l’espoir! “No way back to Italy! We are here to stay!”
Turgay, Du hast den Marsch mitorganisiert, doch gleichzeitig hast Du Dich in Berlin für den Paragraphen 23 eingesetzt, nachdem Ihr Euch lange Zeit auf Eure drei Hauptforderungen (Lager und Residenzpflicht abschaffen, Abschiebestopp) konzentriert hattet. Warum fordert Ihr jetzt, wie Lampedusa in Hamburg, den Paragraphen 23?
Die anderen Paragraphen bringen nichts. Wir haben zwei Monate mit dem Senat von Berlin geredet, mit Dilek Kolat. Ihr Vorschlag war: sechs Monate Duldug für Lampedusa. Doch das ist keine Lösung, denn nach sechs Monaten kommt Dublin-Abschiebung. Daher haben wir den Paragraphen 23 verlangt: das ist eine Gruppenlösung, eine politische Lösung für alle!
Der Senat hat den Refugee Strike als politische Gruppe anerkannt, doch nicht wie im Paragraphen 23. Dieser sei nur für Gruppen wie die Geflüchteten aus Syrien. Doch das ist eine politische Entscheidung, denn früher hat die Regierung der Paragraphen 23 auch schon für Palästinensergruppen angewandt. Der Paragraph 23 ist keine Gerichtsentscheidung. Für Abschiebungen hat der Senat keine Macht, doch für Paragraph 23 ist er kompetent. Er möchte einfach keine Lösung!
ARTIKEL 23, AUFENTHALTSGESETZ
Aufenthaltsgewährung durch die obersten Landesbehörden (1) Die oberste Landesbehörde (zum Beispiel der Berliner Senat) kann aus völkerrechtlichen oder humanitären Gründen oder zur Wahrung politischer Interessen der Bundesrepublik Deutschland anordnen, dass Ausländern aus bestimmten Staaten oder in sonstiger Weise bestimmten Ausländergruppen (zum Beispiel Oranienplatz oder Lampedusa in Hamburg) eine Aufenthaltserlaubnis erteilt wird. […] Zur Wahrung der Bundeseinheitlichkeit bedarf die Anordnung des Einvernehmens mit dem Bundesministerium des Innern (Innenminister: Thomas de Maizière, CDU). ARTICLE 23, RESIDENCE ACT (AUFENTHALTSGESETZ) Granting of residence by the supreme Land authorities (1) The supreme Land authority (example: Berlin Senate) may order a residence permit to be granted to foreigners from specific states or to certain groups of foreigners defined by other means (example: Oranienplatz or Lampedusa in Hamburg), in accordance with international law, on humanitarian grounds or in order to uphold the political interests of the Federal Republic of Germany. […] In order to ensure a nationwide uniform approach, the order shall require the approval of the Federal Ministry of the Interior (Minister: Thomas de Maizière, CDU). ARTICLE 23, LOI RELATIVE AU SÉJOUR (AUFENTHALTSGESETZ) Autorisation de séjour accordée par les autorités suprêmes des Länder (1) L’autorité suprême d’un Land (exemple : le Sénat de Berlin) peut ordonner au titre du droit international public, pour des raisons humanitaires ou pour la défense d’intérêts politiques de la République fédérale d’Allemagne, qu’un permis de séjour soit délivré aux étrangers de certains États ou à certains groupes d’étrangers (example: Oranienplatz ou Lampedusa in Hamburg!!!) définis de toute autre manière. […] Afin de garantir une approche uniforme à l’échelle fédérale, l’ordre doit être concerté avec le ministère fédéral de l’intérieur (Thomas de Maizière, CDU). |
Ahmed, por qué te has ido de Strasbourg y participado en esta larga Marcha?
He participado en esta marcha porque tengo residencia de larga duración de España y como hay crisis y no puedo conseguir trabajo he llegado a Francia para saber si puedo conseguir un trabajo pero enfrentado con un problema que para puedo trabajar en otro país de Unión Europea tengo que buscar un empresa que me da un contrato de trabajo de un duración de un año y además tienen que pagar una tasa de 700 euros y eso es dificil de conseguirlo. Entonces yo estoy en Francia como sin papeles porque sin autorización de trabajo no puedes vivir como una persona.
Para mi esta marcha es un despierto de los migrantes sin papeles o refugiados para hablar sobre sus derechos como humanos y espero que seguimos luchando hasta que me dan una solución y quiero decir a los gobiernos de la Unión Europea que se paren de reír de nosotros porque los migrantes del 2014 no son los migrantes del 1960 porque estos son educados y saben que Europa ha aumentado por el favor de África o otra parte que era colonizada por Europa y al final quiero decir “solidarité avec les sans-papiers”!
Bouba, tu as quitté la lutte à Berlin pour participer à cette Marche…
Je suis sorti à cette Marche comme réfugié de Oranienplatz qui sont venus de Lampedusa en 2011. On a des papiers d’Italie, on a des shit papiers d’Italie, des papiers qui ne peuvent pas nous donner nos libertés en Europe. L’Union Européenne sait ce que l’État italienn fait avec les immigrés qui viennent de la guerre avec Gaddafi. Pourquoi l’Union Européenne ne peut pas changer ces lois? Je ne suis pas un touriste! Or, j’ai un visa de touriste! Je ne suis pas un touriste, je suis un réfugié! Pourquoi les réfugiés d’Italie, d’Espagne et de Grèce, on a des papiers, mais on mange chez Caritas et on dort devant les gares? Pourquoi? Pourquoi nos papiers ne nous donnent pas le droit de travailler et on vivra dans des maisons et on paira des taxes?
Alors, j’ai marché 500 km, car ils n’ont qu’à voir ce que devient ma vie! On ne parle pas de 500 cm! On ne parle pas de 2 jours! Même une voiture prendrait plusieurs heures pour 500 km!
L’Union Européenne n’a qu’à savoir ce qu’elle va faire de notre vie!
Si moi, j’avais voulu aller en Europe, j’y serais depuis 2000, car c’est en 1999 que je suis sorti de chez moi, que j’ai quitté ma famille et que je suis parti à l’aventure. C’est la guerre de l’OTAN qui m’a forcé d’aller en Europe! Donc c’est à eux de voir ce qu’ils vont faire pour nous tous qui sommes arrivés depuis 2011, le groupe de Oranienplatz à Berlin.